dimanche 28 juillet 2013

Dormir brutal en Italie

S'endormir à Rome...
Quelle vraie joie...
Surtout si c'est dans l'hôtel Giotto (Albergo Giotto) :



Il s'agit bien d'un hôtel. Mais nous n'en saurons pas plus car mes recherches sur le ou les architectes sont restées vaines. On peut d'ailleurs se demander comment il est encore possible devant une œuvre si singulière dans une ville comme Rome qu'une telle construction reste muette sur ce type d'informations.
Nous ne pouvons que nous contenter d'admirer la forme extérieure d'une grande simplicité articulant deux cylindres emboîtés. Une corniche vient en débord former une casquette plus sombre en haut et comme à l'opposé, le rez-de-chausée est lui légèrement en retrait allégeant ainsi la masse, la donnant comme flottante. Ce rez-de-chaussée est également très ouvert même si une barrière végétale est plantée devant. On aimera la disproportion des bandeaux alternant ceux très larges en parement de briquettes posées à la verticale et ceux étrangement plus étroits, presque comme des meurtrières de fenêtres.



Cela forme une construction un rien sur la défensive, qui semble se protéger de la vie joyeuse de Rome. L'ensemble est aussi posé sans égard pour son environement, brutalement, franchement comme une tour de garde dans une ville médiévale. Alors si nos amis italiens ont un nom d'architecte à nous donner pour ce joli hôtel, on est preneur ! La carte postale ne possède pas de nom d'éditeur mais fut expédiée en 1967. Une carte postale promotionnelle éditée par l'Albergo Giotto ? On notera que l'hôtel existe toujours et que les couleurs...

S'endormir à Padoue...
Quelle vraie joie...
Surtout si c'est à l'hôtel Sheraton (Sheraton Padova Hotel) :



On aimera régler la climatisation sur "fresco" et regarder le ciel bleu légèrement bruni par les verres fumés des fenêtres !
On aimera regarder le très bel escalier extérieur dont le déroulement donne à l'ensemble un mouvement, une grâce bien particulière. On aimera aussi ce dessin de façade qui ne sait pas ce qu'il veut, hésitant entre la franchise nette d'un parfait parallélépipède et une façade sculptée aux décrochements dynamisants.





Nous pourrions vraiment être partout dans le monde, partout, pourquoi pas Padoue ?
Cette architecture nous la connaissons bien, nous l'aimons. Elle fonde un univers fantasmé de vie de luxe, de Jet Set, de starlettes en déplacement, de conférences internationales sur l'amélioration des anesthésies en stomatologie ou des derniers résultats du groupement d'actionnaires de la Banque Libre Luxembourgeoise.
Cela sent la moquette épaisse, les serviettes éponges marron aux broderies en contraste, cela sent la petite rose rouge dans un soliflore posé sur le chevet, les petits bonbons à la menthe dans une coupelle de cristal sur le bureau en stratifié imitation chêne sombre, cela sent la petite bouteille de Champagne à 55 euros dans le mini-bar avec les deux coupes.
Quelque chose de pathétique mais en même temps avec lequel on aimerait jouer pour faire semblant quelques heures d'être quelqu'un d'important.

4 commentaires:

  1. pour avoir un choc, il faut le voir aujourd'hui:
    tapez google image:"Hotel Giotto Roma"

    âmes sensibles s'abstenir


    julien

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  2. oui Julien , j'ai choisi de ne pas en montrer d'image...mais méfions-nous du noir et blanc car peut-être que déjà à l'époque les couleurs étaient ainsi. Rappelons-nous l'exemple récent de la salle avec le plafond de Nervi !

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