vendredi 18 juillet 2014

Café au lait




On a peu l'occasion de voir en cartes postales des ensembles immobiliers du parc privé surtout lorsque ceux-ci appartiennent à n'en point douter à une catégorie socio-professionnelle de haut niveau. Il est aisé de vendre des cartes postales de la cité M.R.U aux familles qui vivent là, plus difficile sans doute de penser que les habitants de résidences de prestige auront cette utilité.
Pourtant, sans doute pour informer des nouveautés modernes d'une époque, pour donner à voir le changement des villes, les éditeurs comme Lyna, ceux-là même qui ont écumé la banlieue, sont venus ici à Suresnes photographier, éditer les Rives de Bagatelles.
D'abord d'un peu loin, posant la résidence par un effet optique sur le pont, Monsieur J.E. Pinet (écrivez-moi Monsieur s'il vous plaît !) est venu là. On connaît l'immense travail de ce photographe que l'on retrouve souvent sur le verso de nos cartes postales Lyna et ici, il fait une fois encore acte de qualité de cadrage. D'abord dire la nature, le vert, les rives du fleuve qui pourraient ainsi presque passer pour sauvage. On pourrait depuis ce point de vue se croire dans une guinguette, jubilant du point de vue ! Pourtant c'est bien la modernité des Rives de Bagatelles qui est visée même si le titre de la carte postale fait honneur à la Seine et à son pont.





C'est ici d'ailleurs assez remarquable et on comprend l'engouement de Monsieur Pinet pour ce spot ! Le jeu optique des façades, leur clarté, l'alternance des lignes sombres et claires disent bien qu'il se passe quelque chose de nouveau. Si on regarde bien, on devine une grande pancarte annonçant le programme immobilier, preuve qu'il vient juste d'être livré, peut-être n'est-il pas tout à fait terminé. Au premier plan, pourtant, mon œil glisse sur le détail d'une planche pourrissant au soleil et posée sur la pelouse. Monsieur Pinet ne faisait donc pas le ménage de ses images et c'est tant mieux.



Non, ce n'est pas Monsieur Pinet qui est venu jusque là pour prendre cet autre cliché de la résidence les Rives de Bagatelle. Pourtant c'est bien le même éditeur Lyna qui régale. Cette fois c'est Monsieur Paul Viard qui vient ici prendre en photo l'objet architectural. Il faut croire que l'éditeur croyait en un marché pour cette vue pour y envoyer par deux fois des photographes ou, du moins, pour que ceux-ci voient leur proposition imprimée. Monsieur Pinet a-t-il conseillé Monsieur Viard ? Ce dernier avait-il vu la carte postale de Monsieur Pinet ? Qui y-a-t-il de si magnétique dans cette résidence ? Son architecture ?
On voit un îlot assez dense dont le plaisir vient surtout de l'œil et du jeu formel des lignes et des volumes variés arrondis aux angles tentant un peu l'étagement en gradins pour optimiser la vue sur la Seine et aménager des balcons et des terrasses. Les couleurs café au lait et blanc sont bien typées aussi d'un chic du milieu des années 70. Tout cela est plaisant si ce n'est pas révolutionnaire et aujourd'hui a un aspect très Vintage qui doit beaucoup plaire. Rien à bouger si ce n'est les plantes ayant poussé dans les jardinières.
Je n'ai pas réussi à trouver le ou les architectes de cet ensemble des Rives de Bagatelle mais une piste pourrait bien être Jean Willerval. En effet, au sein même de cette résidence, une agence porte ce nom même s'il ne s'agit pas de Jean, il est sans doute possible qu'un lien existe entre cet architecte, cette résidence et cette agence.
Dernière minute : Bruno Willerval m'informe à l'instant qu'il n'existe aucun lien entre les Rives de Bagatelle et l'œuvre de son père. 





On trouve facilement sur Google Earth, la résidence et on peut ainsi mieux en saisir les formes et les vides internes. On peut aussi, et c'est toujours amusant, tenter de retrouver les points de vues des cartes postales !





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