dimanche 14 décembre 2014

Civilisation béton

Nous allons retourner dans un lieu que nous avons visité il y a peu.
Nous allons voir, revoir, l'un des plus beaux musées de France : le Musée de la Civilisation gallo-romaine à Lyon par Bernard Zehrfuss.
On verra que pour une fois, sans doute parce que le musée n'offre que peu à voir depuis son extérieur, les photographes sont bien obligés d'entrer à l'intérieur !
L'objet enfoui ne se donnant à voir dans sa structure et son déploiement spatial que par sa pénétration, les images des salles et des collections sont bien les lieux à voir, faisant image pour ce musée.
Quelle merveille !
Peu de constructions en France proposent une telle intelligence du site, donnant tout à la fois une intégration totale, espérant presque la disparition, en faisant en quelque sorte de cette disparition l'objet même de son étude, tout en affirmant aussi solidement sa structure, sa puissance et même sous cet enfouissement, son ambition constructive.
Laissée partout apparente, la structure solide de béton brut fait le spectacle des salles tout contre les œuvres exposées qui doivent offrir à leur tour, tout leur potentiel plastique pour accorder leurs formes et leurs matières avec le musée.
C'est parfaitement réussi.
Je vous invite d'emblée à y aller voir mais également à aller faire un tour sur le site de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine qui vous offre virtuellement une superbe visite du lieu et des documents de sa genèse. C'est très bien fait et d'une grande clarté sur les enjeux constructifs de Bernard Zehrfuss.
Allez là :

http://www.citechaillot.fr/ressources/expositions_virtuelles/EXPO-ZEHRFUSS/08-PARTIE.html

Commençons la visite :



Voici le hall d'entrée et on reconnaît bien ici le trou superbe de notre escalier vu sur cette autre carte postale. On aimera l'idée superbe de cette rangée de céramiques venant dialoguer remarquablement avec l'architecture et cette couleur bleue dont il est difficile de dire d'où elle provient ! Le ciel ?
La photographie de cette carte postale est de Gamet.



Cette carte postale nous permet de comprendre un peu mieux le principe constructif de ces salles avec ces arcades, ces ponts de béton qui voûtent les salles.
On remarque encore que le béton n'est pas recouvert, qu'il se joue des lumières et des objets et que la patine d'un bronze s'accorde parfaitement avec ce matériau. La muséographie y est aussi exceptionnelle.
Sans doute que l'effet cryptique de l'ensemble oblige à une forme de recueillement et d'attention aux objets devenant de fait, les fenêtres vers des mondes engloutis.
Vous réclamiez le dehors ?
Le voici :



Comment ne pas aimer le cadrage puissant des grandes baies qui soudain dedans comme dehors imposent leur force. Juste retour sur le monde, elles ouvrent le musée sur le vivant d'une manière spectaculaire et radicale.
Savoir cadrer est aussi le travail de l'architecte et ici, Bernard Zehrfuss tout en nous offrant une intimité presque tombale réussit l'exploit d'ouvrir la grotte.
Les Mondes disparus sont illuminés autant par la lumière que par la surprise de se rappeler que dehors un autre monde s'agite.
Je vous le dis, c'est l'un des plus beaux musées du monde.
L'ensemble de ces cartes postales est édité par les amis du musée de la Civilisation gallo-romaine et les photographies sont de Gamet.

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