dimanche 3 septembre 2017

Brutalisme et Scoutisme

 

Il ne m'aura fallu que quelques secondes ce matin sur le vide-grenier pour décider que cette carte postale devrait évidemment avoir l'opportunité de rejoindre ma collection et aussi être digne d'un article ici.
Voyez-vous, à l'heure ou le Brutalisme prend toutes les teintes possibles par l'inévitable polissage du commun et du Vintage, j'ai vu dans ce bâtiment l'expression même d'un véritable Brutalisme.
Car cette Cité Scoute de Wiltz en offre finalement toutes les particularités : franchise des matériaux, utilisation optimum de leurs capacités techniques, respect visuel de la structure affichant clairement son ordre et sa beauté, simplicité pragmatique et intelligente de l'art du bâtir. Les Aficionados de Le Corbusier auront aussi sans doute l'impression de retrouver la cabane définitive ou les fameux Murondins que le génie de l'architecture avait su diffuser.




















Comment ne pas aimer le toit mono-pente dont les charges sont reprises par les quatre poutres en butée de toit qui viennent simplement se poser sur le sol ? Comment ne pas aimer la manière dont cela permet de dégager une galerie extérieure sur l'ensemble de la façade et donc de construire un auvent jouant parfaitement son rôle ? Comment ne pas se réjouir que l'œil puisse compter une à une les planches, les poutrelles et analyser leurs jonctions, joie presque enfantine de la cabane ? Et la fenêtre en bandeau qui coure sur la façade, ça ne vous rappelle rien ? Il est indéniable que cette architecture de la Cité Scoute de Wilz a été dessinée par une intelligence du bâti. Est-ce un scout architecte ou ingénieur ou un scout charpentier qui a aidé les adolescents a monter ce bâtiment ? D'ailleurs, ai-je raison d'imaginer les Scouts, tous ensemble réunis pour bâtir leur maison ? Je le crois. Je dirai même que le bâtiment le chante. J'imagine le petit troupeau coupant ici une planche, passant là des pointes ou encore, pour les plus âgés, devant les plus jeunes admiratifs de leur force, maintenir une poutre pendant que sur l'échafaudage, d'autres la fixent. Voir ainsi le chantier, sentir les forces nécessaires, comprendre simplement par l'œil l'histoire de son montage est le vrai Brutalisme. Car c'est avant tout, avant l'esthétique qui fait image, le Brutalisme c'est une morale, une éthique.
Et j'imagine aussi les cris, les joies, lorsque le chef-scout a accroché le jour de la fin du chantier les bois de cerf sur sa façade, ultime hommage aux structures de la Nature, nudisme parfait du matériau brut.
La carte postale est une édition des Scouts de Wiltz, elle ne nous donne pas le nom du photographe mais nous indique qu'il s'agit du Chalet International St Georges à 500 mètres de hauteur. Le chalet peut contenir 80 lits, il y a l'électricité et l'eau courante. Le confort donc.
Xavier, d'une écriture toute ronde de l'enfance embrasse bien fort sa correspondante en 1965.
Moi aussi.
La bise à toi, Brutalisme Scout. Et bravo.

1 commentaire:

  1. http://lesdurocasseriesdepierlouim.blog50.com/images/medium_ferdinand_buisson_d_avant.jpg

    Bonjour David , je tente de t'envoyer un blog qui parle de l'école Ferdinand Buisson située à Dreux, elle a été réhabilitée ( voir dans google maps)ils ont su garder la façade telle qu'on peut la voir sur les images , et on ouvert l'arrière du batiment pour faire une école d'aujourd'hui ...J'ai été ravie de te revoir ! sandrine

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